Le contexte est celui d'un enseignement transversal à savoir l'initiation à la Tribologie en cours magistral/travaux dirigés d'une durée de vingt heures. Il est transversal car faisant appel à des compétences en matériaux, en mécanique des matériaux et des systèmes. Au cours des années, le contexte de cet enseignement a changé passant d'un petit groupe d'étudiants en M2 à vocation recherche à un groupe d'une centaine d'étudiants comportant des élèves-ingénieurs en 2ème année de spécialité Mécanique et de spécialité Textile & Fibres ainsi que des M2 recherche d'origines diverses : Mécanique ou Science des Fibres. Au cours des années, plusieurs modifications concernant l'ambition, et l'approche adaptée pour cet enseignement ont été réalisées et l'interaction avec les étudiants a été renforcée. L'évaluation était réalisée dans un premier temps sous forme de contrôle écrit final individuel avec questions ouvertes du fait de l'importance d'une analyse phénoménologique en tribologie avant tout calcul ; cela posait des problèmes d'homogénéité de la notation sur une centaine de copies et de temps de correction. Par la suite, l'évaluation s'est faite sous forme de QCM, plus homogène et rapide dans la correction mais peu satisfaisante pour des étudiants à ce niveau d'étude. En conclusion, cela n'était plus satisfaisant ni pour les étudiants ni pour l'enseignant.
Depuis 3 ans, il a donc été décidé de faire davantage participer les étudiants et d'utiliser leurs compétences complémentaires. Pour cela, lors de chaque séance d'enseignement de 2h, 2x15-20 minutes sont consacrées à un travail en îlots : chaque groupe d'étudiants, 5 en général, doit répondre à une question correspondant à une problématique simple précise et rendre une fiche de réponse. Les fiches sont alors immédiatement et rapidement analysées en séance et la notion ou la problématique faisant l'objet de la question est alors traitée et des compléments sont donnés par l'enseignant. Il ressort que ces séances intéressent les étudiants qui participent de plus en plus au cours des séances, et de plus ont des vertus « calmantes » car l'analyse des réponses et le complément d'informations se font dans une ambiance agréable. Au cours des séances les étudiants prennent l'habitude de ce fonctionnement et savent qu'il sera reproduit lors de la séance d'évaluation qui se fera sous forme d'îlots bonifiés. Les membres de chaque îlot sont alors désignés aléatoirement par l'enseignant en faisant attention de bien mélanger des étudiants textiliens et mécaniciens. Pendant la séance d'évaluation, l'enseignant est disponible et va discuter avec les îlots à leur demande, question par question afin de les pousser à poursuivre leur raisonnement ; les questions sont ouvertes et font appel à une analyse basée sur leurs compétences et les éléments dispensés lors des différentes séances.
Le retour des étudiants est plutôt positif car moins scolaire qu'en enseignement traditionnel. Cette méthode habitue les étudiants à travailler ensemble avec des partenaires non choisis lors de l'évaluation finale, les mettant ainsi dans en situation professionnelle. L'enseignant est satisfait d'avoir d'une part des étudiants qui semblent davantage intéressés et sont largement plus actifs, même pendant l'évaluation. De plus, pour l'enseignant, même s'il n'est pas totalement évident qu'il gagne du temps lors de la correction, la lassitude du correcteur arrive beaucoup plus tardivement, car il corrige cinq fois moins de copies et elles sont beaucoup plus intéressantes. La volonté est de poursuivre l'utilisation de cette méthode pour cet enseignement mais avec la conscience que cela n'est pas adaptable à tous les enseignements et en particulier pas au socle de bases de l'ingénieur ou du master nécessaire dans chaque spécialité.