Depuis 2011, de par son intense floraison dans l'Atlantique de l'ouest, se développe et prolifère dans l'atlantique ouest une algue brune appelée Sargassum. L'intensité de cette prolifération est si grande que par l'intermédiaire de contre-courants équatoriaux de l'Atlantique, observés au large du Brésil, ces algues brunes arrivent sur les côtes des îles caraïbes orientales et provoquent sur celles-ci, d'importants échouages. Ces échouages sont également observés sur celles de la Guyane française jusqu'à la Floride, en passant par le Mexique. Cependant, la petitesse des îles orientales comme par exemple la Guadeloupe et la Martinique, fait que les impacts sur l'industrie du tourisme et la pêche ont eu une acuité hors du commun. Par exemple, l'exploration des utilisations bénéfiques et des options de nettoyage durable des Sargasses échoués ont été proposées. Elles sont méritantes voire coûteuses, mais restent insuffisantes. Actuellement, ces approches sont sous-dimensionnées par rapport à l'ampleur du phénomène et de plus elle ne traitent pas la cause sous-jacente des accumulations massives et des conséquences généralisées auxquelles sont confrontés les gestionnaires de ressources aux Antilles.
Par ailleurs, l'accentuation de ce phénomène observée depuis 2015, ne peut être dissociée de l'attention mondiale, scientifique et socio-économique, qui est désormais portée aux océans de la planète. Cela implique qu'un nouveau focus de recherche scientifique doit être fait pour comprendre l'origine des paramètres mis en jeu et l'interaction de ces derniers. Il aura le mérite de stimuler toutes les solutions novatrices et préventives permettant aux habitants de ces territoires de faire face à l'embarras causé par ces échouages de sargasses (effets sur la santé dues aux odeurs nocives, coût d'élimination,...).
L'objectif de ce poster est par l'intermédiaire des réanalyses océaniques du Copernicus Marine Environment Monitoring Service (CMEMS) et autres moyens d'observations, d'établir un diagnostic des plus récents sur les possibles déclencheurs physico-chimiques de prolifération (apports d'éléments nutritifs océaniques et atmosphériques, paramètres physiques des eaux marines,...) et sur l'influence de la variabilité climatique à l'échelle saisonnière. Un point sera également fait sur les moyens de lutte actuels. Par ce bilan nous porterons une synthèse d'explication et de compréhension actuelle des phénomènes. Elle devrait permettre de contribuer à l'émergence d'éventuelles réponses pour développer et proposer de nouvelles stratégies et moyens de lutte, à l'échelle de ces petits territoires.