La protection des populations civiles devient une préoccupation grandissante. Une des menaces actuelles est l'utilisation d'explosifs dans les attaques terroristes dans des lieux publics tels que les aéroports ou les gares. Ces sites permettent d'y dissimuler des valises et colis dits suspects. Lorsqu'une telle menace est repérée, il convient de la neutraliser en faisant appel aux démineurs. Lors de leurs interventions, les démineurs sont amenés à utiliser un robot transportant un canon pyrotechnique propulsant une charge d'eau destinée à impacter le colis suspect pour le « disrupter ». Actuellement, ces canons sont fabriqués en très petites séries avec une technologie et des connaissances du siècle dernier et les fabricants français ont disparu du marché. De ce fait, il n'existe plus vraiment de méthodes permettant de mesurer la vitesse du jet d'eau et de la pression exercée sur la cible lors de l'impact. La présente étude suggère l'utilisation de capteurs de pression plats et minces de type polymère piézoélectrique PVDF (PolyVinylidene Fluoride) pour mesurer la pression exercée par le jet d'eau à l'impact sur une cible rigide. Le canon est monté sur un rail en laboratoire pour permettre une meilleure instrumentation avec la caméra rapide et le capteur. Les enregistrements obtenus montrent des ordres de grandeurs comparables à ceux déduits des simulations numériques et d'une approche analytique simplifiée. Cette méthode pourra servir de référence pour la caractérisation et la calibration des canons à eau dit « disrupteurs ».